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Copier, couper, coller
Variation, citation, multiplication, assemblage, découpage et collage sont au cœur du travail de Rodin sculpteur et dessinateur. Il puise ainsi, dans l’ensemble de son œuvre, de quoi créer et récréer à l’infini de nouvelles formes. Les figures changent de sens, collées les unes aux autres, complétées, amputées, fragmentées par l’artiste dans un processus créatif très libre et inventif qui intrigue et inspire encore aujourd’hui.
Coller pour assembler
Grâce au moulage pour les sculptures et au calque pour les dessins, Rodin peut multiplier un même motif en autant d’exemplaires qu’il le souhaite. Cela lui permet de retravailler et d’assembler des figures différentes ou identiques pour former de nouveaux groupes comme Je suis belle, Les Trois Ombres ou Les Sources taries. Il en fait autant pour certains dessins qu’il découpe et colle, figures de papier autonomes, entremêlées comme de véritables couples. En jouant des différences de proportions ou de matériaux, Rodin crée des rencontres poétiques et étonnantes comme lorsqu’il installe un de ses petits nus féminins dans un vase en forme de serpent de sa collection.
Couper pour aller à l’essentiel
Convaincu de la force évocatrice du fragment, Rodin travaille isolément les mains ou les pieds de ses personnages. Grand collectionneur d'Antiques, Rodin amasse de nombreux fragments archéologiques : mains, têtes, torses, comme celui du roi égyptien Ptolémée. Ces sculptures nourrissent son esthétique. Ainsi, Rodin décide d'amputer certaines de ses sculptures de leurs bras ou de leur tête". L’Homme qui marche, par exemple, est une variante agrandie de Saint Jean Baptiste privé de sa tête et de ses deux bras. Pour Rodin, il s’agit de détails anecdotiques qui nuiraient à l’expression du mouvement que l’artiste cherche à rendre. De la même manière, le découpage d’une figure dessinée permet de l’isoler, de la libérer du sens et de l’espace de la feuille..
Sélection d’œuvres
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Torse de la statue du roi Ptolémée III Evergète Ier
Acquis par Rodin chez l’antiquaire Joseph Altounian en août 1912.